vendredi 8 novembre 2013

La passion Lippi - Sophie Chauveau

Titre : La passion Lippi
Auteur : Sophie Chauveau
Éditions : Folio
Nombre de pages : 496
Date de publication : 2006

Quatrième de couverture

Florence 1414. Un enfant hirsute, aux pieds couverts de corne, griffonne furieusement une fresque remarquable à même le sol d'une ruelle des bas-fonds de la ville. Miraculeusement repéré par Cosme de Médicis et placé au couvent des Carmes, il va faire souffler un vent de passion sur la peinture de la Renaissance. Moine et libertin, artiste intransigeant et manipulateur sans scrupules, futur maître de Botticelli, ses sublimes madones bouleversent son époque. Elles lui sont pourtant très intimement inspirées par les filles des maisons de plaisir de Florence qui en ont fait leur petit prince caché. Bravant tous les interdits et jusqu'à l'autorité suprême du Pape, il commet par amour l'ultime provocation. Le scandale le pousse à l'exil et le renvoie au secret sanglant enfoui au cœur de son enfance. Peintre voyou, ange ivre, fra Filippo Lippi invente un rapport nouveau entre l'art et le monde de l'argent et, le premier, fait passer les peintres du statut d'artisans estimés à celui d'artistes reconnus.

Mon avis

La passion Lippi est une formidable découverte. Le roman, qui a demandé quatre ans de recherches à Sophie Chauveau, débute en 1414 dans la délicieuse Florence. Cosme de Médicis découvre dans une ruelle un enfant dont la corne sous les pieds est impressionnante, "une corne à avoir marché depuis des milliers d'années". 
Cet enfant en haillons dessine dans la poussière des rues, un Mont des Oliviers plus vrai que nature. Cosme décèle le génie et, dès lors, la vie de cet enfant aux pieds cornus, Filippo Lippi, va se voir transformée. 

L'écriture poétique, puissante de Sophie Chauveau m'a tout de suite emmené aux côtés de Filippo, Guido, Cosme, Pierre et les autres, dans une Florence grandiose. Je me suis tout de suite attachée à cet enfant miséreux, en grande souffrance, qui deviendra le peintre de génie que nous connaissons : novateur mais aussi moine provocateur, libertin au caractère bien trempé. Même si parfois, on désapprouve les actes de Lippi, même si ce qu'il fait n'est pas toujours bien, je n'ai pas pu m'empêcher de l'aimer, comme si je l'avais en face de moi, et qu'il jouait de ses charmes pour me rendre amoureuse de lui, de ses œuvres.

C'est vrai, le roman de Sophie Chauveau est une grande oeuvre d'art au même titre que les peintures de Fra Filippo Lippi, qu'il peint dans les églises, en commandes privées de "grandi" ou dans les bordels de la ville, où il trouve réconfort et guérison, auprès de ces "putains" dont il se sent si proche. Pas un moment d'ennui, tout est beauté, passion et charme. 

Maintes fois, je n'ai pu m'empêcher de relire certains passages, particulièrement beaux et intenses, comme ceux concernant l'art. Le destin du plus grand peintre de la Renaissance est hors du commun, empli de souffrance, de douleur mais aussi de beauté, d'amitiés solides et sincères, d'amour. 
Le livre de Sophie Chauveau regorge de tout ce qui fait une vie ; son écriture est sensuelle et magnifique. Un roman, une biographie, une peinture magistrale.

Vierge à l'enfant - 1452

1 commentaire:

  1. Ce roman est beau, il n'y a pas d'autres mots. Lippi était un grand artiste et Sophie Chauveau a vraiment su très bien restituer le talent inné, le don qu'avait cet homme pour la peinture. Son histoire est aussi vraiment digne d'intérêt, il a eu un parcours vraiment très particulier. Ce roman m'a donné envie de découvrir les autres ouvrages de l'auteure, consacrés à Botticelli, de Vinci et Fragonard...

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